Samedi 12 juillet 2008 à 21h

Trio avec piano

Artistes:

Claudine Simon, piano
Catherine Robert, violoncelle
Ludovic Lantner, violon

Première partie :

Trio n° 2 en mi bémol, op. 100 de Franz Schubert, 40 minutes

Entracte

Seconde partie:

Trio « Dumky » d'Antonin Dvoràk, 30'

Verano Porteno, Piazzola, 8'

Claudine commence l'apprentissage du piano à Lyon, au Conservatoire National de Région, dans la classe de Marie-Paule Aboulker, puis est récompensée en 1998 d'une médaille d'or à l'unanimité puis d'un Premier prix de perfectionnement à l'unanimité avec les félicitations du jury l'année suivante.
Elle suit également les cours d'analyse musicale, harmonie, contrepoint, et obtient dans chaque discipline une médaille d'or à l'unanimité. La SACEM lui décerne un prix spécial.
En 2000, elle intègre la classe de Jean-François Heisser et Marie-Josèphe Jude au Conservatoire National Supérieur de musique et de danse de Paris et obtient en juin 2004 le Prix de piano avec mention Très Bien.
Claudine suit l'enseignement de Pierre-Laurent Aimard en formation supérieure de musique de chambre au CNSM et obtient le Prix mention Très Bien en 2005 avec le trio Estampe (violon, violoncelle, piano). En septembre 2007, elle entre en cycle de perfectionnement à l'unanimité, dans la classe de Pierre-Laurent Aimard et Claire Désert.
Elle bénéficie au cours de ses études, lors de masterclass en France ou à l'étranger, des conseils d'Anne Quéffelec, Jean-Claude Pennetier, Alain Planès, Jérôme Granjon, Emile Naoumoff, Daria Hovora, Tatiana Zelikman, Vladimir Krainev, Hatto Beyerle...
Claudine est lauréate du concours Jeunes Talents, du forum de Normandie, du concours de piano de Brest, du concours de la Fnapec, et de l'Académie Internationale de musique Maurice Ravel.
Elle s'initie également au jazz ainsi qu'à l'improvisation générative (contemporaine) sur les conseils d'Alain Savouret, forme un duo piano/danse contemporaine avec sa sœur, sous la direction du philosophe et chorégraphe Daniel Dobbels.
En 2004, elle participe à la création du « Duo Immanence » avec le violoniste Ludovic Lantner et tous deux se produisent en région parisienne et dans la Loire.
Elle s'est produite en récital à l'amphithéâtre de l'Opéra de Lyon, à l'Embarcadère, à la Cité des Arts à Paris, dans le cadre du Festival Jeunes Talents, mais aussi en musique de chambre, dans le cadre des Rencontres Artistiques de Bel-Air (direction Renaud Capuçon), Les Raveliades (Académie Maurice Ravel), à l'Automne Musical de la Chartreuse de Sainte Croix en Jarez, aux rencontres musicales de Mittelbergheim, au festival de Tautavel, aux Archives Nationales à Paris, au Cadran à Evreux, à l'Académie de Musique d'Aix en Provence, dans les soirées musicales d'Arles, à l'Hôtel National des Invalides, à la Cité de la Musique... Elle s'est produite avec l'orchestre symphonique des Dômes sous la direction de Gilles Raynal dans le Premier Concerto de Franz Liszt.
Claudine assure la direction artistique d'un jeune festival de musique de chambre dans le cadre de l'été musical Loire-Forez.
Elle a enregistré pour France Musiques, des œuvres de J. Haydn et A. Arensky.

Ludovic Lantner est né à St-Etienne en 1980. Il débute le violon à l'âge de 8 ans et remporte une médaille d'or ainsi qu'un Diplôme d'Etudes Musicales en 1996 au Conservatoire Massenet de St-Etienne. Il est récompensé en 1999 par un 1er Prix à l'unanimité au Conservatoire National de Région de Boulogne-Billancourt, où il étudie auprès du Maître Jacques Ghestem.
En 2003 il est honoré d'un 1er Prix et obtient en complément le Diplôme de Formation Supérieure au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris dans la classe de Patrice Fontanarosa et de Suzanne Gessner.
Au Conservatoire de Paris il se forme au métier d'orchestre en jouant notamment sous la direction de Pierre Boulez, Sir Colin Davis, M.W. Chung, Emmanuel Krivine.
En 2004, il suit la formation dispensée par le Quatuor Ysaÿe au CNR de Paris et est admis la même année à l'Orchestre National de Lille sous la direction de Jean Claude Casadesus.
En 2005 il suit un cycle de perfectionnement au Conservatoire de Rotterdam avec Gordan Nikolich, violon solo du London Symphonic Orchestra.
Il rejoint l'Orchestre National de Lyon sous la direction de Jun Märkl en septembre 2006.
Il partage sa carrière de violoniste d'orchestre avec une activité de concertiste et de chambriste.
En août 2004, il fonde le « Duo Immanence » avec Claudine Simon et tous deux se produisent en région parisienne et dans la Loire.
En 2005, il est invité en soliste avec l'Ensemble Instrumental Musica de St-Etienne pour donner le concerto de Mendelssohn et en mars 2008 dans le triple concerto de Beethoven avec Claudine Simon, Catherine Robert et l'Ensemble Intrumental Musica.

Présentation des oeuvres

Trio n°2 en Mi bémol majeur, op.100, pour piano et cordes de Franz Schubert (1797-1828)

Allegro
Andante con moto
Scherzo. Allegro moderato - Trio
Allegro Moderato

Schubert avait le don de la mélodie, peut-être était-ce même le plus grand dans ce domaine. En quatorze ans, il a écrit pas moins de 600 lieder, soit en moyenne 43 par an. Bien que sa production dans les autres formes musicales soit tout aussi importante, Schubert est souvent considéré en premier lieu comme un compositeur de lieder. Pour autant, ces qualités de mélodiste vont se prolonger dans ses pièces instrumentales, leur donnant ainsi une expression lyrique propre à l'écriture schubertienne.
Composé un an avant sa mort, en novembre 1827, le Trio n°2 en Mi bémol majeur est une de ces dernières pièces avec le cycle du Voyage d'Hiver. Notons que Schubert est alors préoccupé par sa quête intérieure, et comme bon nombre de jeunes intellectuels de son époque, rongé par ce mal du siècle empreint d'une mélancolie angoissante. Cette œuvre d'une remarquable sensibilité se veut plus élaborée et plus construite. Composée de quatre mouvements, elle garde une unité qui s'organise autour du thème de l'andante, thème qui clôturera le final de ce quatuor. L'écriture schubertienne, renforcée par l'absence de texte, se libère dans son cheminement harmonique, caractérisé par de fortes oppositions tonales et des rapprochements inattendus. Sa musique est à l'image du conflit omniprésent qui anime le compositeur, cette ambivalence entre amour et douleur qu'il évoque lui-même : « Voulais-je chanter l'amour, il se muait en douleur ; voulais-je ne plus chanter que la douleur, elle se transformait en amour. Ainsi l'amour et la douleur se sont partagé mon être. »
La pérennité de ce Trio de Schubert est aujourd'hui assurée dans la culture populaire. Le thème de l'andante a notamment inspiré le réalisateur Stanley Kubrick pour la bande originale de son film Barry Lyndon, mais aussi Zabou Breitman dans son film L'Homme de sa vie ou encore Michael Haneke pour La Pianiste. Ce même mouvement a été remixé par le chanteur Busta Flex pour son titre Hip hop forever et utilisé par le chanteur Marilyn Manson en première partie de ses concerts lors de sa tournée 2007 Rape of the world.
Mélanie Guérimand

Trio dumky, op.90, d'Antonín Dvorák (1841-1904)

Lento maestoso - Allegro molto
Poco Adagio - vivace non troppo
Andante - Vivace non troppo
Andante moderato
Allegretto scherzando
Lento maestoso – Vivace

La dumka, au pluriel dumky, est un sentiment, un état psychologique entre le spleen et la rêverie, mais aussi un terme musical ukrainien désignant une chanson proche de la berceuse et de la ballade épique. C'est notamment le compositeur tchèque Leoš Janácek qui remarqua, lors de ses études sur les chants populaires d'Europe Centrale, une chanson ukrainienne nommée duma ou dumka. Bouleversé par le caractère particulier de cette mélodie, il en fit part dans une lettre à son ami le compositeur Antonín Dvorák, en lui décrivant la rêverie nostalgique qui émanait de ces chants.
Dvorák s'est donc inspiré de cette description pour composer plusieurs de ses pièces, à l'exemple des Danses slaves, du Quatuor n°2 avec piano et du Quintette op.81. Mais c'est avec le Trio « dumky » op. 90, composé entre 1891 et 1892, qu'il s'imprègne le plus de ce genre, puisque chacun des six mouvements qu'il compose forme une dumka à part entière.
La dumka dvorákienne reprend l'idée d'une mélodie nostalgique et de l'épanchement d'un état d'âme. Chacun des six mouvements peut être apparenté à un sentiment différent parfois interrompu par des transitions musicales joyeuses et exubérantes. Les dumka alternent entre tristesse et exaltation et changent de couleurs tout en jouant avec les modes majeurs et les modes mineurs. Ce trio peut être entendu selon sa composition formelle habituelle en quatre parties : une première partie rapide, regroupant les trois premières dumky ; une deuxième partie lente, soit l'andante moderato ; une troisième partie plus vive et ternaire (scherzando) et la dernière partie, celle du vivace. Cette pièce est avant tout accessible de par sa spontanéité et sa beauté naturelle. Empreinte de verve populaire, elle offre avec beaucoup de simplicité un voyage au cœur du folklore slave et reste une œuvre chère à la population tchèque.
Mélanie Guérimand

Verano Porteño ou L'été à Buenos Aires, d'Astor Piazzolla (1921-1992)

Verano Porteño est une pièce extraite des Cuatro Estaciones, ou Quatre saisons, du compositeur argentin Astor Piazzolla. Écrites en 1965, ces quatre tangos créés à l'origine pour bandonéon, ont été arrangés pour trio par le violoncelliste José Bragato. Ce petit cycle est un exemple du tango nuevo (nouveau tango). Il doit sont inspiration au tango argentin, auquel Piazzolla a apporté les influences de la musique savante et du jazz.
Mélanie Guérimand

Date de dernière publication
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